[Dossier] Les Jeux Olympiques à Villeneuve d’Ascq – 4e partie – Nathalie Dechy

Nathalie est née le 21 février 1979 aux Abymes en Guadeloupe. Toute la famille arrive en 1982/1983 à Villeneuve d’Ascq pas très loin du Stadium Nord.

Elle découvre le tennis à son arrivée avec ses parents et son grand frère sur les anciens courts du Château aujourd’hui disparus. Puis très vite la famille quitte le quartier pour s’installer près du FOS Tennis et du stade Geneviève Lemaire. Elle se prend au jeu et la compétition l’attire. C’est son père qui l’entraîne sur les courts du FOS où elle se licencie. Très jeune elle participe aux compétitions de tennis de la région Lilloise et se fait très vite remarquer. Il faut allier la compétition, les entraînements et les études. Mais avec beaucoup d’organisation elle y arrive et sa maman veille néanmoins à ce que Nathalie ait toujours des moments de détente et de récupération. Son père Michel sera son principal entraineur jusqu’à ses 13 ans ½ avant qu’elle ne parte à l’INSEP à Paris.

Sa progression continue et Nathalie remporte le championnat de France des -16 ans et le tournoi de l’Orange Ball des -16 ans. À 17 ans elle intègre le circuit professionnel. De 1996 à 2009 Nathalie Dechy ne ratera aucun grand chelem du circuit. D’ailleurs c’est l’une des tenniswomen du circuit qui en a joué le plus.

La concurrence en France était très forte avec Marie Pierce, Amélie Mauresmo, Nathalie Tauziat, Julie Halard, Sandrine Testud et moi-même.

Nathalie Dechy

Puis nous sommes en 2000, le 21 juillet plus précisément. Nathalie est chez ses parents à Villeneuve d’Ascq pour s’y reposer et se ressourcer avant de partir pour plusieurs semaines aux États-Unis. Ce vendredi soir elle reçoit un appel de Jean-Claude Massias, le Directeur Technique National. Il lui annonce qu’elle est sélectionnée pour participer aux jeux Olympiques de Sydney qui se dérouleront du 18 au 29 octobre 2000. Elle était d’autant plus heureuse qu’elle n’y croyait pas trop : “La concurrence en France était très forte avec Marie Pierce, Amélie Mauresmo, Nathalie Tauziat, Julie Halard, Sandrine Testud et moi-même. Toutes avions été au moins une fois classées dans les vingt meilleures mondiales WTA. C’est vrai que mes résultats sur le type de surface en dur (revêtement des Jeux) plaidaient en ma faveur mais il y avait aussi beaucoup d’autres excellentes joueuses. À cette annonce, j’ai éclaté de joie”. 

Nathalie réalise une très belle performance à Sydney. Elle s’incline en 1/8e de finale face à Monica Seles. Elle était très fière de représenter la France et d’être ainsi reconnue comme une athlète de haut niveau. Elle a apprécié d’échanger avec des athlètes français d’autres disciplines mais aussi avec des sportifs de multiples nationalités. La vie au village Olympique la changeait de la routine des circuits professionnels. Pour elle c’était un émerveillement d’avoir participé aux Jeux Olympiques de Sydney. Et à son retour elle espérait être retenue 4 ans plus tard pour les Jeux d’Athènes.

Et nous voici en 2004 aux jeux d’Athènes. Nathalie Dechy sera du voyage avec l’équipe de France. C’est à nouveau la joie et la fierté de représenter son pays et de participer au plus grand rassemblement sportif mondial. Nathalie jouera en double avec Sandrine Testud. Elles seront éliminées en ¼ de finale d’extrême justesse. La médaille a été ratée de peu. 

Cette performance laissera quelques regrets à Nathalie.

Elle a repris sa vie sur le circuit professionnel et avec l’équipe de France. Non sélectionnée en 2008 pour les Jeux de Pékin, Nathalie prend la décision d’arrêter sa carrière professionnelle en 2009. 

Une vie faite de 30 semaines par an de déplacements en suivant presque le rythme du soleil.

Nathalie Dechy

Nathalie Dechy aura réussi sa vie sportive sans jamais oublier qu’elle est villeneuvoise car elle est restée quasiment toute sa carrière licenciée au FOS tennis. Nathalie résume très bien sa vie de tenniswoman : “25 tournois par an en moyenne avec les 4 grands chelems qui rythment l’année. Des semaines avec l’équipe de France en plus. Une vie faite de 30 semaines par an de déplacements en suivant presque le rythme du soleil. Une remise en question chaque semaine après une défaite… Mais de vrais moments de joie aussi ! L’objectif de monter sa petite structure pour être bien entourée : entraineur tennis, physique, kiné. J’avais la chance de voyager avec mon mari sur les 10 dernières années. Un équilibre familial très important !”.

Régulièrement classée entre la 20e et la 50e place à la WTA, Nathalie remporte le tournoi de Gold Coast en Australie en 2003.

Elle obtient son meilleur classement mondial en simple (11e) début 2006 après avoir accompli une saison 2005 remarquable : 1⁄2 finaliste à l’Open d’Australie où elle perd de justesse contre Davenport alors numéro 1 mondiale; 1⁄4 de finaliste à Indian Wells; 3e tour à Roland Garros; 1⁄4 de finaliste à Eastbourne (gazon); 4e tour à Wimbledon; 1⁄2 finaliste à Luxembourg et à Québec. Nathalie Dechy a toujours aimé jouer sur gazon à Wimbledon. C’est un tournoi qu’elle a joué dès la catégorie juniors (demi-finaliste) jusqu’en 2009.

En double dames, Nathalie remporte l’US Open en 2006 aux côtés de Vera Svonareva ainsi qu’en 2007, associée à Dinara Safina. Cette même année elle remporte également le double mixte associée à l’Israélien Andy Ram. Avec ce dernier elle est finaliste de l’Open d’Australie en 2009.

En 2000, Nathalie fait partie de l’équipe de France qui a remporté la Fed Cup, elle sera finaliste contre la Russie en 2005 et fera partie de l’équipe nationale jusqu’en 2009.

Mais surtout n’oublions pas les deux participations aux jeux Olympiques de Sydney en 2000 et ceux d’Athènes en 2004.

En 2009 à la fin de sa carrière, il y aura eu seize années de haut niveau.


Rédaction : René Beugin