[Dossier] Les Jeux Olympiques à Villeneuve d’Ascq

Les Villeneuvois
qui ont fait les Jeux

À chaque parution de Spor’ama jusqu’au début des Jeux olympiques, vous découvrirez des portraits : les recherches ont été parfois difficiles et la liste n’est pas exhaustive… mais nous espérons qu’ils vous apporteront de nouvelles connaissances sur la ville et sur la richesse du monde associatif.

Qu’ils aient participé à un ou plusieurs Jeux olympiques ou qu’ils soient sélectionnés pour les Jeux de 2024, vous découvrirez les portraits d’athlètes villeneuvois ou licenciés de clubs clubs villeneuvois qui ont contribué à l’histoire des Jeux.
Nous vous ferons également le récit de ces jeunes sportifs invités par le CDOS à participer aux Jeux de Londres et du déplacement de la délégation villeneuvoise emmenée aux Jeux paralympiques d’Athènes.

Nous n’avons bien sûr pas oublié les bénévoles qui ont donné de leur temps pour contribuer à l’organisation et au bon déroulement des Jeux olympiques et paralympiques.

Mais commençons par le début : la genèse des Jeux olympiques.

Bonne lecture,
René Beugin

Les lieux clés à Villeneuve d’Ascq

C’est au stade Decathlon Arena Grand stade Pierre Mauroy que se disputeront les phases finales de handball masculin et féminin ainsi que les matches préliminaires de basket masculin et féminin. Espérons voir les équipes de France sur le podium olympique !

Decathlon Arena Grand stade Pierre Mauroy

Une antenne du Village olympique, « Olympium », accueillera les athlètes au Stadium Lille Métropole. Les deux résidences qui constituent ce village seront, à la fin des Jeux, converties en logement pour les étudiants, les jeunes actifs et les sportifs.

Olympium

Pièce de monnaie à l’effigie
de Théodose 1er
Coureurs sur amphore
du peintre Kléophradès
vers 500 avant J.-C.
Discobole de Myron
Lutteurs au combat

La genèse

Les Jeux olympiques, si populaires dans le monde entier, sont bien connus depuis l’ère moderne avec les Jeux d’Athènes de 1896. Mais quelle est l’origine des Jeux olympiques ?

Les dieux du stade

La genèse des Jeux olympiques se confond avec les rites religieux de la Grèce antique. Avant d’en arriver aux premières traces matérielles de Jeux antiques, plusieurs écrivains grecs nous ont livré leur légende.

Pindare attribue la création des Jeux à Héraclès, fils de Zeus, en l’honneur de son père. Pausanias, lui, raconte que les crétois Peonos, Epumedes, Lasions et Idas, à l’instigation de leur frère aîné, auraient disputé une course à pied à Olympie près du tombeau de Khronos, père de Zeus, et auraient ainsi créé les premiers Jeux. Une autre version raconte que c’est Zeus qui aurait créé les Jeux en organisant une course à pied entre ses deux fils, Apollon et Hermès, pour célébrer sa domination sur le monde.

Vous l’aurez compris, de nombreuses versions existent, mais elles relèvent plutôt du mythe.

Guerre et Pythie : un premier champion

Vestiges du site d’Olympie

En 884 avant J.-C., la Grèce est constituée de petits états indépendants qui se font régulièrement la guerre. Iphitos, roi du petit État d’Elide où se situe Olympie, prend conseil auprès de la Pythie afin de savoir comment épargner à son peuple les guerres perpétuelles et les pillages. Elle lui conseille alors de rétablir les Jeux des Dieux.
Iphitos rencontre le roi de Sparte et ce dernier fait reconnaître Elide comme État neutre par les autres États grecs. Pour marquer cette volonté de paix et remercier les dieux, Iphitos institue des Jeux athlétiques sur le site d’Olympie qui se dérouleront tous les 4 ans.

Les Jeux olympiques antiques sont nés.

Ligne de départ du stade d’Olympie

À partir de cette date, les États grecs respecteront une trêve à chaque olympiade et des sportifs représentant chaque État participeront aux Jeux olympiques d’Olympie.

C’est en 776 avant J.-C. que l’Histoire nous apporte une trace concrète de ces Jeux. Dans un registre des vainqueurs tenu par un citoyen d’Elide, le nom du premier vainqueur connu apparaît : Koroïbos. Citoyen d »Elis, il gagne en juillet la couronne officielle en remportant la course du « Stade » soit 192,27 m.
À cette époque, les Jeux ne comprenaient que cette épreuve, mais ces périodes de paix ont permis de faire de la petite ville d’Olympie le centre de la Grèce pour la période des Jeux (qui sera de plus en plus longue). Marchands, colporteurs, athlètes, juges, public, sénateurs… tout ce petit monde converge vers Olympie et côtoie ses prêtres et gardiens de temples.
Au fur et à mesure des Olympiades, le nombre d’épreuves évolue (voir frise chronologique) ainsi que la durée des Jeux : elle est, en 472 avant J.-C., de 5 jours).
Les vainqueurs des Jeux olympiques étaient les dieux du stade. Si Koroïbos est le premier vainqueur connu, nous pouvons aussi citer Milon de Crotone (fort parmi les forts) et Polites (qui gagne alors 3 courses du Stade).
Les épreuves, initialement ouvertes aux sportifs des États grecs comme nous l’avons vu, accueillent alors les citoyens grecs des autres contrées. Puis Rome conquiert la Grèce et les athlètes Romains et Méditerranéen font leur apparition.

Et les femmes dans tout ça ?

Les femmes mariées étaient exclues des Jeux olympiques. Selon certains dires, ce n’était pas tant pour des raisons religieuses que pour éviter les comparaisons, les athlètes masculins courant nus ! Néanmoins, les femmes pouvaient organiser leurs propres épreuves à la fin de chaque Jeux olympiques.

La disparition de l’esprit olympique

Milon de Crotone – Pierre Puget
Musée du Louvres

Déjà à cette époque, les paris existent et les tricheries ne sont pas rares. Mais avec le temps, les Jeux olympiques, qui étaient au départ une période de paix pendant laquelle des sportifs doués remportaient des lauriers, deviennent pour les villes l’occasion de rivaliser en payant les sportifs à s’entraîner et concourir pour elles.

Le sport professionnel est né.

L’esprit olympique se perd alors et cette décadence s’accentue avec la conquête de la Grèce par les Romains. Par exemple, lors des Jeux de l’an 67 après J.-C., l’empereur Néron décide de participer à la course de chars. Par crainte de représailles s’ils venaient à perdre contre eux, tous les autres participants se retirent de la course. Malgré deux chutes, Néron, seul participant donc, finit par franchir la ligne d’arrivée et reçoit les lauriers Olympiques.
C’est aussi à cette période que les vainqueurs exigent des récompenses en argent en plus des lauriers. Un accord est trouvé pour la somme de 500 drachmes, soit le prix de 500 moutons. Mais il n’y a pas que l’esprit sportif qui évolue : les épreuves également. Les Jeux du cirque sont intégrés et des combats à mort sont organisés entre les gladiateurs et des animaux sauvages.

La religion s’en mêle

En 394 après J.-C., le christianisme, longtemps combattu, triomphe. Théodose 1er, empereur d’Orient et d’Occident, fait de cette religion la religion officielle. L’évêque Ambroise, son conseiller, le convainc que les Jeux olympiques, de par leur origine et leurs légendes, sont la sources principale du paganisme grec. En 369 après J.-C., estimant que les Jeux gênent l’affirmation de la religion chrétienne et son système de gouvernement, Théodose 1er abolit les Jeux olympiques à l’issue de la 286e Olympiade.

La mort et la renaissance d’Olympie

Le site d’Olympie subit de nombreux ravages lors d’une bataille entre les Byzantins et les Goths, puis c’est l’empereur Théodose II qui en détruit les derniers vestiges. Cent ans plus tard, un raz-de-marée fait gonfler le fleuve voisin et submerge le site pour finalement l’engloutir sous les limons pour des centaines d’années.
Ironie du sort, ce sera un homme d’église, le bénédictin français Dom Bernard (Bernard de Montfaucon) qui, en 1707, dans son ouvrage « Paléographie de la Grèce » évoquera son souhait d’entreprendre des fouilles sur le site d’Olympie. Il s’y rendra en 1723 mais ce n’est qu’en 1824 que l’archéologue anglais Lord Stanhope procèdera aux véritables premières fouilles. En 1929, le français Abel Blouet découvre sous une épaisse couche de sable l’emplacement exact du temple de Zeus. Les fouilles les plus importantes, entre 1875 et 1891, menées par des archéologues allemands sous la direction d’Ernest Curtius, mettent à jour presque tous les édifices du site d’Olympie.

Un retour difficile

Evangelos Zappas

Avec les premières fouilles, de nombreux intellectuels se passionnent pour la Grèce antique. Riche marchand grec exilé en Roumanie, Evangelos Zappas rêve d’une « Renaissance grecque » et crée un concours olympique. comme il prend en charge l’organisation de ce concours, le roi Othon de Grèce accepte cette initiative. Mélange de foire à l’innovation, d’épreuves athlétiques (course de vitesse, de demi-fond, de chevaux, en sac) et mât de cocagne, c’est le 1er octobre 1859 que s’ouvre cette première manifestation, sur la place principale d’Athènes. C’est un fiasco. En 1865, il décède sans être parvenu à ses fins et lègue une bonne part de sa fortune à une « Commission des Jeux olympiques » afin que les Jeux olympiques de l’esprit antique soient un jour relancés.
La commission fait une deuxième tentative en 1870 mais c’est à nouveau un échec. Personne au monde ne s’intéresse à ce projet : à cette époque, le sport ne passionne pas et la France et la Prusse sont en guerre. Les deux autres tentatives, en 1875 et 1888, n’auront pas plus de succès. La dernière édition ne réunit que 32 concurrents pour 12 épreuves. C’en est fini du rêve d’Evangelos Zappas.

Quand le sport scolaire mène aux Jeux olympiques

Dans le même temps, en France, Pierre de Fredi, baron de Coubertin, est une jeune homme d’une vieille famille aristocratique qui vit à Paris avec ses parents qui le prédestinent à la prêtrise ou à l’armée. C’est le père Caron, l’un de ses professeurs, qui va déclencher sa passion pour la Grèce antique. À 12 ans, il découvre dans un journal un feuilleton intitulé « Scènes de la vie et de collège de Tom Brown » de Thomas Hugues. L’histoire de Tom Brown se déroule au collège de rugby, établissement dirigé par le Dr Thomas Arnold, professeur, théologien et historien qui a révolutionné le système scolaire anglais en donnant une place éminente au sport. Pierre de Coubertin s’identifie au personnage de Tom Brown mais le sport scolaire n’est pas encore d’actualité en France, malgré la tentative de Francisco Amoros de mettre en place une formation sportive des français.

Pierre de Coubertin

En 1880, Pierre de Coubertin, alors bachelier à la recherche d’une cause dans laquelle s’engager, lit les « Notes sur l’Angleterre » d’Hippolyte Taine. Les propose élogieux du philosophe sur le sport scolaire anglais lui donnent alors un but : développer le sport. Pierre de Coubertin part alors en Angleterre pour comprendre ce phénomène, puis en 1886, à 23 ans, il écrit plusieurs articles sur l’enseignement anglais et propose la réforme à l’enseignement français. EN 1888 il devient secrétaire général d’un « Comité pour la préparation des exercices physiques dans l’éducation » puis il est reçu par le président Sadi Carnot : l’idée fait son chemin. En 1890, l’éducation physique et sportive est intégrée dans les programmes de l’éducation nationale.

Mais le rêve de Pierre de Coubertin, c’est de relancer les Jeux olympiques.
En 1892, il tente un premier essai. Seules trois nations sont intéressées : la Jamaïque, la Suède et la Nouvelle Zélande. Les autres pays ne sont pas hostiles au projet mais ne sont pas convaincus. Le 23 juin 1894, il rassemble un grand congrès à la Sorbonne. 2000 personnes, dont des ministres et des représentants des 12 nations, y participent. Fin tacticien, il propose le thème de l’amateurisme mais avec l’objectif de relancer sont projet de Jeux olympiques. Il met tout en scène et en introduction, il fait chanter par des choeurs l’hymne d’Apollon (retrouvé à Delphes en 1893) : l’assemblée est conquise ! Pierre de Coubertin parachève son projet en faisant voter à l’unanimité la renaissance des Jeux olympiques.

Demetrios Vikelas

Un Comité international olympique est alors formé avec à sa tête le grec Demetrios Vikelas. La devise « Plus vite, plus fort, plus haut » (« Citius, Altius, Fortus » créée par le père Didon, lui aussi engagé dans le sport, pour les écharpes de l’association sportive dont il est l’animateur) devient celle du CIO. Les deux premiers pays hôtes sont nommés : la Grèce en 1896 et la France en 1900. Le baron Pierre de Coubertin se consacrera au mouvement Olympique jusqu’en 2025. Il sera président du CIO pendant 29 ans et décèdera en 1937. Son corps sera enterré à Lausanne et son coeur sera conservé dans une stèle à Olympie.

En plus de tout ce qu’il a accompli pour le sport, nous retiendrons aussi la fameuse phrase : « L’important, c’est de participer » qui lui a été inspiré par le sermon de l’évêque de Pennsylvanie lors des Jeux de 1908 à Londres.

Malgré les embûches, les Jeux olympiques de l’ère moderne sont lancés. Les premières Olympiades seront difficiles, mais doucement, les Jeux olympiques deviendront des rencontres internationales incontournables et médiatisées.
Les Jeux olympiques d’été, d’hiver ou Jeux paralympiques, ce sont les athlètes, les juges arbitre, les entraineurs, mais ce sont aussi des volontaires bénévoles, de nombreux bénévoles… Ce mouvement est apparu avec les Jeux olympiques de Londres en 1948. Et depuis, les bénévoles font partie intégrante de l’Olympisme.

Stade d’Athènes pour les Jeux de 1896

Sources : Wikipédia – La fabuleuse histoire des Jeux Olympiques par Guy Lagorce et Robert Pariente aux Editions O.D.I.L – Histoire des Jeux Olympiques par Chris Oxlade et David Ballheimer aux Editions Gallimard Jeunesse – Encyclopédie mondiale du sport : les Jeux Olympiques de A à Z, aux éditions de Vaillant.


Quelques chiffres

Au programme
des Jeux olympiques

32 sports
329 épreuves
10 000 athlètes
206 délégations

des Jeux paralympiques

22 parasports
549 épreuves
4 500 athlètes paralympiques
182 délégations

Au total …

45 000 bénévoles
35 000 pour les Jeux olympiques
15 000 pour les Jeux paralympiques

… participeront à la réussite de ces deux manifestations.

Les étapes qui font date

1908

Premier défilé des athlètes par Nation aux Jeux de Londres

1920

Premier serment des athlètes à l’ouverture des Jeux à Anvers

1924

Premiers Jeux olympiques d’hiver à Chamonix en France
Premier village olympique lors des Jeux d’été à Paris. Il se situe à Colombes.

1928

À Amsterdam, les féminines ont leurs propres épreuves d’athlétisme.
La première flamme olympique est allumée

1960

Première retransmission en direct à la télévision à Rome
Premiers Jeux paralympiques organisés à l’issue des Jeux olympiques à Rome

1972

Premier serment des officiels aux Jeux de Munich

1976

Premiers Jeux paralympiques d’hiver en Suède