[Zoom sur les bénévoles] Patrick Lemaire de l’ACVA

Patrick a 62 ans – 2 filles – Habite Mons-en-Baroeul depuis 18 ans – Agent municipal

Spor’ama : Vous êtes bénévole à l’ACVA section handisport mais vous êtes également sportif de haut niveau. 

Avez-vous pratiqué d’autres sports ? Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le choix du running, sur vos performances ?

Patrick Lemaire : J’ai pratiqué le karaté pendant 4 ans quand j’étais adolescent. C’est à l’armée que j’ai débuté en 1983 le running puis repris la course à pied à 29 ans. Depuis je n’ai plus arrêté et j’ai enchaîné compétition sur compétition, toutes distances. Les performances sont venues au fur et à mesure du temps tout en restant modestes. J’ai 62 ans et suis toujours en train de courir et d’enchaîner les compétitions. Je continue d’ailleurs à me qualifier pour les championnats de France 5 km, 10 km et semi-marathon en faisant les minimas demandés.


S. : Villeneuve d’Ascq est une ville très impliquée dans l’inclusivité des sportifs porteurs de handicap. Vous-même participez à cette démarche puisque vous êtes depuis 8 ans responsable de la section handisport de l’ACVA. Comment avez-vous connu ce club et qu’est-ce qui vous a motivé à faire du bénévolat ?

P. L. : J’ai découvert ce club par hasard. J’y ai commencé le bénévolat en 2016 en faisant guide avec un malvoyant. Ma motivation est surtout venue à la suite d’un cancer de l’œil que l’on m’a détecté en 2015. La perte d’un œil m’a beaucoup marqué et j’avais un énorme besoin de faire quelque chose d’autre dans ma vie. En 2016 le club a fait un appel pour trouver un guide afin de faire le marathon de Paris avec un malvoyant. J’ai foncé sur l’occasion et n’ai cessé depuis de m’occuper de personnes en situation de handicap. 


S. : Vous avez été le guide athlète d’Anne-Sophie Centis qui est non voyante. Elle a été championne de France en demi-fond et a participé aux Jeux Olympiques de Paris 2024 en paracyclisme. L’accompagner a sans doute été pour vous une belle aventure ?

P. L. : J’ai été guide d’Anne-Sophie Centis à qui j’ai dû apprendre à courir, progresser et devenir une athlète. C’est une personne très déterminée, ce qui a facilité ma tâche. Ensemble nous sommes devenus champions de France de demi-fond. Deux ans avant les Jeux Olympiques de 2024, le paracyclisme français n’avait aucune féminine déficiente visuelle. La Fédération Française d’Athlétisme, après avoir examiné les performances des différents athlètes, a convoqué six d’entre elles dont Anne-Sophie. Elle a été sélectionnée avec trois autres athlètes et son aventure a commencé. Elle m’a consulté pour avoir mon avis sur ce projet et sans hésitation je lui ai dit de foncer !


S. : Quelles missions bénévoles assurez-vous à l’ACVA ou à l’extérieur ?

P. L. : Elles sont multiples :  coach section Handi-jeunes de 11 ans à 17 ans avec divers handicaps, coach handisport adultes et guide déficients visuels et coach section running loisirs/sport et santé adultes. Je suis également juge en compétitions et bénévole dans diverses manifestations organisées par le club. Je fais par ailleurs partie du comité directeur de l’Office Municipal du Sport de Villeneuve d’Ascq où je m’occupe de la partie handicap. Avec Delphine Decottignies, chargée du sport & handicap et sport santé –  bien-être à l’OMS, je participe à diverses manifestations (dans les écoles, les associations et en entreprises). Je fais aussi du bénévolat dans d’autres villes, pour le handicap et le comité régional handisport.


S. : Pouvez-vous évoquer pour nos lecteurs vos plus belles réussites dans le sport ? 

P. L. : Mes plus belles réussites sont d’avoir fait gagner plusieurs titres à mes athlètes handisports aux championnats de France mais aussi de beaux podiums pour eux en courses sur route. À titre personnel j’ai fait plusieurs podiums dans mes catégories d’âge et ça fait toujours plaisir.


S. : Et peut-être aussi les difficultés que vous rencontrez ?

P. L. : Il reste difficile de trouver des guides bénévoles pour les déficients visuels et c’est bien regrettable. Je profite de cette tribune pour faire appel aux bonnes volontés ! 


S. : Savez-vous combien de personnes sont comme vous engagées à l’ACVA dans l’accompagnement des sportifs porteurs de handicap ?

P. L. : Plusieurs coachs du club ont maintenant des athlètes en situation de handicap dans différentes disciplines. Le club est très impliqué sur l’inclusion en général. 


S. : Combien de temps consacrez-vous au bénévolat ?

P. L. : Chaque semaine j’assure quatre entraînements avec les deux sections mélangées “handi-adultes” et “sport santé/loisirs” plus un entraînement “handi-jeunes”. Le bénévolat prend beaucoup de temps et j’en fais tellement que je ne compte pas le temps passé.


S. : Quelles sont vos grandes satisfactions dans vos actions de bénévole ?

P. L. : La joie et le bonheur des personnes que j’aide ou entraîne. 


S. : Quel est votre meilleur souvenir dans le sport, le bénévolat ?

P. L. : En 2024, j’ai eu la joie, l’immense fierté, de porter la flamme paralympique avec Anne-Sophie Centis, l’athlète que j’accompagne. Mes meilleurs souvenirs sont aussi tous les instants passés à guider mes athlètes non-voyants pour réaliser leurs rêves. Leur joie à chaque podium est pour moi une vraie récompense.


S. : Avez-vous une citation qui illustre votre engagement dans le bénévolat ?

P. L. : « Seul on va vite, ensemble on va plus loin ».


Rédacteur : Pierre Gabriel