[Dossier] Ces femmes présidentes de clubs sportifs villeneuvois – Laurence Stelandre – La Raquette

Spor’ama : Vous avez pris la présidence de La Raquette en novembre 2015. Comment avez-vous connu ce club ?
Laurence Stelandre : J’ai connu le club en 1998 quand j’ai emménagé dans la région en venant de Paris. Mon mari et moi cherchions un club et avons suivi les conseils d’une amie qui avait été licenciée à la Raquette dans les années 90 et qui jouait en interclub avec Sarah Pitkowski.
J’ai d’abord commencé en loisir avant de rejoindre un cours collectif adulte. Je me souviens encore avec émotion de l’accueil que j’ai reçu du président de l’époque Claude Pitkowski qui m’a proposé de jouer avec son épouse Florence. Un accueil chaleureux typique du Nord mais tellement important dans nos associations pour que nos visiteurs se sentent bien et surtout chez eux !
S. : Y aviez-vous précédemment des fonctions et qu’est-ce qui vous a motivée à prendre cette responsabilité ?
L. S. : Bien avant de m’engager, le président m’a proposé de rejoindre le Comité directeur, puis le bureau. Adjointe de la secrétaire générale, Marie-Claire Maurice, je devais gérer l’accueil du club avec les salariés. Je venais d’arrêter de travailler et j’avais du temps à consacrer aux autres donc à mes missions de bénévole : celle du club mais également celle de l’association des parents d’élèves de l’école de mes enfants.
Puis le président du club, Claude Pitkowski, a souhaité laisser la main à une nouvelle équipe. Il m’a proposé d’en prendre le leadership, ce que j’ai accepté. J’ai été élue au Comité directeur puis à la présidence en novembre 2015.
Pourquoi m’engager ? Je voulais garantir une transition douce et intelligente avec l’ancienne équipe et proposer avec une nouvelle équipe un nouveau projet pour le club. Les installations devaient entamer une phase de rénovation notamment.
S. : La Raquette, créée il y a plus de 50 ans est le club le plus important de La Ligue des Hauts-de-France de tennis. Comment voyez-vous votre rôle, quel type de présidente voulez-vous être et que voudriez-vous faire évoluer dans cette structure ?
L. S. : En neuf ans de présidence, ma façon de travailler a évolué avec la monté en compétence des salariés et la structuration du club. Je pense que dans les premières années de mon mandat, je dirigeais le club, maintenant je le préside grâce à la présence d’une directrice générale à la tête du club, qui fait un travail remarquable. Nous sommes complémentaires. En neuf années, je suis fière d’avoir pu constituer aussi une équipe de bénévoles avec qui les liens de confiances et d’amitiés sont essentiels pour que bénévolat puisse rimer avec plaisir.
Aujourd’hui, mon rôle est de trouver toutes les ressources possibles pour assurer la pérennité de notre association et les emplois pour notre équipe.
La priorité actuelle est d’investir dans nos infrastructures. Notre structure est vieillissante et la particularité de notre association depuis sa création est que nous avons toujours financé ou co-financé les infrastructures. Le dernier investissement que nous avons porté est la construction de 6 pistes de padel semi-ouvertes à 1,5M€. Et pourtant nous sommes un club municipal. Mais nous savons que la municipalité ne peut pas tout faire, alors nous contribuons. L’ambition que nous portons est de donner envie au plus grand nombre de faire du sport, du tennis, du padel ou du pickelball, ou simplement du sport bien être, qu’on soit valide ou en situation de handicap. Pour remplir cet objectif essentiel pour notre société, une partie de nos infrastructures doivent être repensées. Ma mission – et celle de mon équipe bénévole – est de rendre cette ambition réalisable.
« Nous sommes très fières de cette féminisation des dirigeants. »
Laurence Stelandre, présidente de La Raquette
S. : Avez-vous le sentiment qu’être une femme a encore aujourd’hui une quelconque influence dans votre quotidien de présidente d’un club important ?
L. S. : Oui, malheureusement, j’ai envie de dire. Une femme à la tête d’un club comme la Raquette avec 1700 adhérents suscite des sentiments confus : admirations et respect mais parfois jalousie et sexisme. Dans un milieu très largement investi pas les hommes, par exemple au cœur des instances fédérales, il reste hélas encore quelques réflexes de l’ancien temps. Mais nous sommes un des rares clubs de tennis de cette envergure dont les postes de présidents, trésorière, secrétaire générale sont tenus par des femmes. Même si ce n’était pas un acte militant de notre part, nous sommes très fières de cette féminisation des dirigeants.
S. : Peut-être êtes-vous encore en activité. Combien de temps consacrez-vous au club ?
L. S. : J’ai arrêté mon activité il y a une quinzaine d’années. Le temps que je consacre au club est très important, même si je ne suis pas présente sur place 365 jours par an. J’estime à 30 à 60h par semaine le temps que je consacre au club. Le poste de trésorier est également très actif et je pense que ma trésorière consacre environ le même temps que moi à gérer tous les aspects financiers de notre association. Contrairement au monde de l’entreprise, le bénévolat n’obéit à aucune règle, on s’investit librement autant qu’on veut en fonction de l’ambition qu’on a pour son association. Et tant qu’on y trouve du plaisir, que l’équipe avec qui on travaille est bienveillante et sympathique, on continue à s’investir.
S. : Avez-vous un passé de sportive et peut-être est-ce encore le cas ?
Je suis passionnée de sport et touche-à-tout. Je suis joueuse loisir tennis avec un classement très modeste. L’arrivée du Padel au club m’a permis de démarrer cette nouvelle pratique et de prendre des cours pour progresser. Et je démarre le pickelball !
Pierre Gabriel