[Dossier] Ces femmes présidentes de clubs sportifs villeneuvois – Martine Carpentier – AVAN Plongée

Spor’ama : En tant que présidente de l’AVAN Plongée, vous êtes la seule femme à avoir occupé ce poste. Qu’est-ce que cela représente pour vous, et quels défis avez-vous rencontrés en tant que femme dans un rôle de président au sein du club ?
Martine Carpentier : Présidente en 2008 puis vice-présidente active et impliquée depuis 2014, ce sont les connaissances acquises au fil des ans et les compétences que j’ai pu développer qui ont été déterminantes dans ma décision, très fortement sollicitée, de prendre la direction du club. La plongée est un domaine pointu : l’important c’est de bien s’entourer, bien choisir les gens avec qui avancer en toute sérénité. Quand on plonge, on confie – en quelque sorte – sa vie à son binôme qui seul pourra vous remonter en sécurité en cas de problème. Il y a une grande entraide et le genre n’entre absolument pas en ligne de compte. C’est une discipline presque asexuée !
Pour ma part, en tant que présidente, je n’ai jamais été confrontée à des soucis de sexisme ou de misogynie. Je suis entourée d’une bonne équipe, respectueuse et à l’écoute.
S. : Le bénévolat est un pilier de votre engagement. Quel message souhaiteriez-vous transmettre aux femmes qui hésitent à s’engager dans des rôles bénévoles dans des clubs sportifs ?
M. C. : Que le bénévolat, c’est très enrichissant ! On rencontre des personnes très différentes les unes des autres, on s’ouvre, on apprend beaucoup, surtout dans un club intergénérationnel comme le nôtre !
S : Votre rôle de présidente de l’AVAN Plongée, trésorière du Comité Départemental du Nord (représentant la FFESSM dans la région) et de vice-présidente de l’OMS nécessite de nombreuses responsabilités. Comment conciliez-vous votre passion pour la plongée et votre engagement envers ces associations avec votre vie personnelle ?
M. C. : Je suis dans une tranche d’âge où j’ai plus d’autonomie (retraitée, plus d’enfant à la maison…) ça aide ! Cela dit c’est vrai qu’avec tous ces engagements, je n’ai plus le temps de plonger. Mais la passion se manifeste autrement : dans le rapport humain, l’aide et le sentiment d’être utile. En attendant de reprendre un jour les entraînements, je marche.
S. : Vous avez mentionné que l’AVAN Plongée met l’accent sur des valeurs de cohésion et d’écoute. Avez-vous déjà été témoin de dérives ou d’inégalités au sein de votre club ? Que pensez-vous de la parité au sein de l’AVAN Plongée, que ce soit dans l’administration ou au sein des adhérents.
M. C. : Je n’ai jamais été témoin de dérives ou d’inégalités. Tout s’organise naturellement, on ne se pose aucune question. Il y a une grande solidarité au sein du club.
Pour ce qui est de la parité au sein du comité directeur, la réglementation incite à une parité hommes-femmes. Mais je préfère avoir 20% de femmes compétentes plutôt que 50% de femmes qui ne sont là que parce qu’elles sont des femmes ! C’est humiliant de réduire les femmes à leur seul genre.
Pour ce qui est de nos adhérents, techniquement la plongée est plutôt considérée, vu de l’extérieur, comme un sport d’homme rien qu’à cause de la manipulation du matériel : s’équiper pour plonger c’est prendre sur soi une charge moyenne de 30 kilos. Je comprends que cela puisse rebuter les femmes. Mais encore une fois, l’entraide est le maître mot de la discipline, personne n’est laissé de côté avec son matériel trop lourd.