[Zoom sur les bénévoles] Claude Pitkowski de La Raquette et de l’OMS

81 ans – Marié, 2 enfants, 4 petits enfants – Originaire de la région parisienne – Habite Villeneuve d’Ascq depuis 1975 – Profession avant la retraite : informatique et marketing

SPOR’AMA : La famille Pitkowski est connue dans le monde du tennis villeneuvois. Vous avez en effet été président de La Raquette de 1981 à 2016 et votre fille Sarah a été 29e joueuse mondiale en 1999. Pouvez-vous nous dire ce qui vous plaît dans le sport ?

Claude Pitkowski : Deux choses principales me plaisent dans le sport : l’effort physique bien sûr et l’aspect jeu, en individuel mais surtout en équipe. Ceux qui réussissent savent qu’il faut travailler, la réussite ne vient jamais seule. Avoir une éthique sportive est essentiel, le goût de l’effort, et du dépassement de soi comme dans toutes les activités humaines. La réussite vient de l’effort fait même s’il faut, au départ, avoir quelques dispositions.


S. : Que vous apporte le bénévolat ?

C. P. : Même si c’est important dans les affaires, l’argent n’est pas un objectif, ce devrait être le résultat d’un travail bien fait. L’argent n’est pas une finalité, c’est un moyen. Le bénévolat m’a permis de faire quelque chose qui fait la balance avec cela. Ça a été pour moi une façon de m’épanouir en agissant un peu pour les autres. Il me satisfait spirituellement et me rassure sur ma condition d’être humain.


S. : Comment avez-vous connu Villeneuve d’Ascq, ville sportive s’il en est ?

C. P. : En 1975 nous habitions Saint André. C’était alors le début de la ville nouvelle et nous cherchions une petite maison. Nous sommes arrivés à Villeneuve d’Ascq, ville très dynamique et avons été séduits par sa vie associative très active, et les relations sociales et amicales que nous y avons développées


S. : Vous venez d’être élu président de l’Office Municipal du Sport de Villeneuve d’Ascq. Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter cet engagement ?

C. P. : L’envie de rendre à Villeneuve d’Ascq ce que cette ville nous a apporté, à mon épouse, à moi, et à nos filles. Ce retour sur le bien vivre à Villeneuve d’Ascq me semblait naturel.


S. : Comment voyez-vous votre mission ?

C. P. : Je pense que ma mission première est d’être un coordonnateur et animateur. Je souhaite également promouvoir le sport à Villeneuve d’Ascq dans la formation, les jeunes, la pratique loisir, les compétitions, le sport santé (moyen de revenir dans la vie après des difficultés) et le handisport.

Le centre de ressources a un rôle important dans ces domaines avec la mise à disposition de locaux, la formation des éducateurs, l’aide financière, la recherche de sponsors, la communication… etc. Il est par ailleurs nécessaire de développer des actions de lutte contre toute sorte de discriminations raciales, sexistes, financières. Il faut enfin aider le bénévolat, sans lequel les associations sportives ne pourraient pas fonctionner. Et bien sûr maintenir et développer des événements comme les Récompenses du sport ou la Foire aux associations. Il est important que les clubs soient des lieux de vie, d’épanouissement.


S. : Avez-vous déjà pu déterminer vos premières priorités ?

C. P. : La mise en place de réunions avec toutes les parties prenantes me permettra d’être à l’écoute et réactif. Il me semble nécessaire d’aider les clubs à se structurer, à avoir une vue précise sur leur fonctionnement et leurs projets. Leur donner en quelque sorte les indispensables clefs pour qu’ils se développent.


S. : Avez-vous pratiqué un sport ?

C. P. : J’ai fait du handball au Lycée Charlemagne à Paris. Puis plus tard en junior dans l’équipe de l’Association Sportive de la préfecture de police de Paris, équipe phare en France à cette époque. En arrivant dans le nord, j’ai joué pendant 2 saisons gardien de but dans l’équipe de l’Olympique Marcquois. J’ai également pratiqué le tennis au club de la Raquette.


S. : Quels sont vos meilleurs souvenirs dans le sport et dans le bénévolat ?

C. P. : Dans le sport, le merveilleux souvenir qui me vient immédiatement à l’esprit est la demi-finale de football France-Brésil en 1958 que j’ai regardé à la télévision, même si la France a perdu 5-2. L’autre souvenir très heureux est quand ma fille Sarah a été sacrée championne d’Europe junior en individuel en 1993. Dans le bénévolat, c’est quand nous avons construit dans les années 80 les 2 bulles de la Raquette, nos 2 premiers terrains puis réussi à amener le club à un haut niveau. Nous formions une équipe complémentaire avec des personnes devenues des amis au fil du temps et je voudrais rendre hommage à ces pionniers, dont beaucoup nous ont malheureusement quittés : Pierre Bechade, Francis Sarrazyn, Jean-Claude Nauwelaers, Monique et Bernard Bailliez, Marie-Claire Maurice, Bernard Millet, Daniel Sabin, Jacques Jonghmans… La mairie de Villeneuve d’Ascq nous a bien aidés pour réussir ce gros projet en conditionnant son soutien au fait que La Raquette soit et reste un club ouvert à tous, sans but lucratif et qu’il ait la volonté de développer la pratique sportive pour les jeunes et nous avons toujours eu la volonté de respecter ces lignes directrices.


S. : Qu’est-ce que vous aimez dans la vie en général ?  

C. P. : L’amitié, les relations humaines, lire, écrire et les événements conviviaux. J’aime les gens qui tiennent leurs engagements, qui ne s’engagent pas sans pouvoir tenir les promesses et qui sont fidèles à leurs amitiés, même si nous ne sommes pas toujours d’accord !


S. : Avez-vous des centres d’intérêt ou des compétences particuliers ?

C. P. : J’ai une bonne vision de l’organisation globale des choses, fais facilement la synthèse des objectifs à atteindre et des moyens nécessaires pour les réaliser. Je suis quelqu’un de pragmatique. Et puis de façon anecdotique, ayant vécu dans ma jeunesse à l’époque des sixties et dans le monde du show-biz, j’ai développé quelques compétences dans la musique (écriture de chansons, disques, galas, tournées, relations amicales avec Jacques Dutronc, Antoine, Françoise Hardy ou Sylvie Vartan). 


S. : Avez-vous une citation, un souvenir, un personnage célèbre qui illustre votre engagement dans le monde sportif, le bénévolat sportif, la vie en général ?

C. P. : Ma citation préférée : “Tout est dans tout et réciproquement.” J’adore les romans de Steinbeck et ceux d’Albert Camus. J’admire Michel Rocard, Lino Ventura, Simone Weil, Michelle Obama, Johnny Cleg. Côté sportifs, Stefan Edberg, Pete Sampras, Michel Bernard, Guy Drut bien sûr, Marie-Jo Perrec, Alain Mimoun, Amélie Mauresmo, Roger Bambuck… et tous les acteurs du handisport.